Le plastique est utilisé dans de nombreux secteurs et, même si son utilisation est de plus en plus contestée à cause de ses effets néfastes sur l’environnement, il continue d’être produit en très grande quantité. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde chaque année et près de 40% du plastique n’est utilisé qu’une fois avant d’être jeté. Le recyclage ne permet malheureusement pas à lui seul de régler le problème de cette pollution plastique qui tue environ 1,5 millions d’animaux par an.
Pollution plastique, un constat alarmant
Le plastique présent dans l’environnement et la chaîne alimentaire
Le plastique fait partie de notre quotidien. Nous le retrouvons dans les emballages, le secteur du bâtiment, les textiles, les biens de consommation… Et à chaque étape de son cycle de vie il entraîne des émissions de gaz à effet de serre participant ainsi au réchauffement climatique.
De nombreuses images témoignent régulièrement de la forte présence du plastique et de son impact sur notre environnement. Un hippocampe qui agrippe un coton tige, des écureuils attachés entre eux par des fils de plastique, des mammifères marins pris au piège dans des filets de pêches très résistants, des nids d’oiseaux fabriqués à partir de plastique, des crabes l’utilisant pour se protéger des prédateurs, des insectes marins qui pondent leurs œufs sur les petites particules de polymères qui flottent à la surface…. Les exemples sont bien trop nombreux.
Le plastique est omniprésent et représente un danger pour beaucoup d’animaux qui peuvent se blesser à son contact ou y être pris au piège. Nous entendons également parler de “soupe de plastique” ou de “continent de plastique” pour désigner les grandes étendues de plastique flottant dans les océans d’une surface équivalente à 3 fois celle de la France !
De nombreuses espèces peuvent également confondre ces déchets avec de la nourriture comme les tortues qui ingèrent les sacs plastique pensant qu’il s’agit de méduses ce qui bloque le fonctionnement de leur système digestif ou les oiseaux qui repèrent le zooplancton à son odeur mais qui, malheureusement, à la même que celle du plastique qui se dégrade. Des microplastiques, ayant absorbés toutes sortes de polluants, sont consommés par les animaux que les êtres humains ingèrent à leur tour. Ils se retrouvent dans les systèmes digestifs de très nombreuses espèces, faisant ainsi partie intégrante de la chaîne alimentaire.
Face à ce constat, le recyclage est souvent mis en avant comme une solution, mais il ne l’est pas.
Recyclage des emballages plastiques, fonctionnement et limites
Les grandes étapes du recyclage plastique en France
Concernant les familles de plastique recyclées, il s’agit surtout des PET, PEHD et du PP (uniquement pour les bouchons dans le cas des particuliers). Les autres types de plastiques sont trop légers ou leur composition est trop complexe pour pouvoir être correctement traités, sans compter les coûts élevés que cela entraîne.
Néanmoins, l’extension des consignes de tri qui se développe dans certaines communes a pour but d’inciter les particuliers à trier leurs emballages en simplifiant les règles de tri du plastique. Des produits comme les pots de yaourt et les barquettes, habituellement exclus du tri, sont ainsi acceptés. Cela permet également aux entreprises de recyclage d’expérimenter et de développer des technologies à grande échelle, notamment pour ces familles de plastique peu recyclées à ce jour.
Des efforts sont faits mais cela nécessite cependant l’installation d’infrastructures adaptées ce qui peut prendre du temps. Les emballages ayant contenu des produits toxiques doivent quant à eux être placés dans des décharges spécialisées.
Le recyclage du plastique peut se résumer en 4 grandes étapes :
1- Le particulier trie lui-même ses emballages à l’aide des conteneurs de tri sélectif présents dans les communes
2- Les emballages plastiques sont envoyés en centre de tri où ils seront classés par famille (PET, PE, PP…). Puis, ils sont aplatis et compactés en gros cubes appelés balles de plastique
3- Ces plastiques aplatis sont conduits dans une usine de régénération où ils sont nettoyés, broyés et ramollis. Nous obtenons alors des paillettes qui sont lavées et chauffées à très forte température pour devenir des granulés de plastique
4- Les granulés arrivent dans une usine de recyclage pour servir à la fabrication de nouveaux objets
Ce modèle de recyclage présente néanmoins des limites.
Les limites du recyclage plastique
En France, seulement 26% des emballages plastique sont recyclés faute de tri et de moyens et il est important de savoir que le plastique n’est recyclable qu’une à deux fois, grand maximum trois fois. Il est transformé en objets de moindre qualité et devient ensuite trop fragile pour être à nouveau correctement traité, contrairement au verre ou au métal qui sont recyclables à vie.
Les produits en plastique deviennent donc tôt ou tard des déchets qui seront incinérés, placés dans une décharge ou enfouis sous terre, quand ceux-ci ne sont tout simplement pas rejetés dans la nature.
Il y a également des limites dans les processus de nettoyage. Le plastique agit comme une éponge et absorbe des substances comme les pesticides, les colorants… Il doit donc être nettoyé pour éliminer ces substances, ce qui entraîne une importante perte de matière au cours du processus de recyclage. Les industriels doivent ainsi ajouter du plastique neuf au plastique recyclé.
De plus, le nettoyage élimine les contaminants volatiles mais pas certaines substances comme les métaux lourds. Nous ne savons pas comment ces contaminants résiduels peuvent s’accumuler au cours du temps et réagir au fil des cycles d’utilisation et de décontamination.
Enfin, le recyclage du plastique est un processus qui peut être coûteux mais également polluant avec de fortes émissions de gaz à effet de serre. Les plastiques incinérés et enfouis produisent aussi des micro et nano déchets ainsi que d’autres résidus toxiques non traités.
Comprendre les logos, quelques notions
Il existe de nombreux logos et symboles dont voici quelques exemples.
Les différents plastiques sont classifiés par famille :
- Numéro 1 : PET ou polytéréphtalate d’éthylène
- Numéro 2 : PE-HD ou polyéthylène haute densité
- Numéro 3 : V ou PVC, polychlorure de vinyle
- Numéro 4 : PE-LD ou polyéthylène basse densité
- Numéro 5 : PP ou polypropylène
- Numéro 6 : PS ou polystyrène (expansé)
- Numéro 7 : Tous les autres types de plastiques
La plupart du temps, seuls les plastiques de type 1 et 2 sont recyclés lorsqu’ils sont placés dans la poubelle de tri (ainsi que les bouchons pour le PP), en raison des coûts et des équipements qu’impliquent les autres catégories de plastiques.
Le ruban de Möbius est un symbole universel qui indique que l’emballage est techniquement recyclable. Cela ne garantit pas qu’il le sera, tout dépend des infrastructures disponibles à proximité du lieu de collecte.
Lorsque le ruban de Möbius indique un pourcentage, celui-ci désigne la proportion de matériaux recyclés présents dans l’emballage en question.
Le point vert est un symbole qui indique que le fabricant contribue au financement de la filière du tri et du recyclage. Cela ne signifie pas que l’emballage est recyclable.
Ce symbole signifie que le produit ou l’emballage sur lequel il est apposé ne doit pas être jeté dans une poubelle classique, mais déposé dans un point de collecte spécifique (ex : piles).
Triman est un logo qui a pour but d’harmoniser la signalétique des produits recyclables, et indique donc que l’emballage sur lequel il est apposé est recyclable. Il est obligatoire sur les notices, les produits dématérialisés et les emballages des produits recyclables, à l’exception du verre.
Des évolutions techniques permettront peut-être un jour de traiter de manière plus efficace le plastique en fin de vie mais, pour l’instant, il continue de s’accumuler dans l’environnement avec toutes les conséquences dramatiques que cela implique. Au regard de l’urgence environnementale actuelle, la meilleure solution reste d’agir à la source en limitant la production de plastique. Adopter une démarche zéro déchet fait partie des habitudes que nous pouvons prendre pour améliorer la situation. Et commençons par éviter autant que possible l’utilisation d’emballages en plastique à usage unique.
Le meilleur déchet, c’est celui que nous ne produisons pas.
Sources:
Tri des déchets plastiques | Valorplast
7ie_continent_-_pollution_des_oceans_par_les_plastiques.pdf | cnes.fr
Le plastique en 10 chiffres | National Geographic
Plastiques, effet de serre, bilan carbone et réchauffement climatique | The SeaCleaners
Le plastique, véritable menace pour la faune mondiale | National Geographic
La crise du plastique en dix graphiques | Les Echos
La Pollution du Plastique dans le Monde en 10 Chiffres | jobsense.fr
Loi antigaspillage : « Recycler 100 % de nos plastiques à l’infini est une illusion » | lemonde.fr
Chaque semaine, nous ingérons l’équivalent d’une carte de crédit en plastique | reporterre.net